Cap sur le Portugal, où la mer, le soleil et les traditions se glissent dans chaque assiette. Des recettes simples mais vibrantes, des ingrédients locaux au goût franc, des histoires qui mijotent depuis des siècles. Que vous rêviez d’un marché de Lisbonne ou d’une table familiale à Porto, chaque spécialité portugaise raconte un morceau du pays. Prêt à voyager en mangeant, à la maison comme sur place
💡 À retenir
- Le Portugal consomme environ 20 kg de morue par personne par an.
- Le pastel de nata a été inventé par des moines au 19ème siècle.
- Le caldo verde est un plat traditionnel souvent servi lors des fêtes.
Les plats incontournables
La cuisine portugaise a l’esprit du littoral et la générosité des campagnes. Elle s’appuie sur l’huile d’olive, l’ail, laurier, coriandre, pain rustique et poisson ultra-frais. La morue, star absolue, s’invite partout, de Lisbonne à Braga. On dit ici qu’il existe une recette pour chaque jour de l’année, et ce n’est pas qu’une façon de parler.
La place des épices doit beaucoup aux échanges maritimes. Le piri-piri, le piment doux, le paprika fumé, le poivre et la cannelle relèvent les plats sans les masquer. Les légumes locaux, choux, pommes de terre, tomates, et les charcuteries comme le chouriço signent une identité bien à part, à mi-chemin entre simplicité paysanne et souvenirs de voyages.
La bacalhau à brás
Cette spécialité portugaise tirée des tavernes de Lisbonne mélange morue dessalée et effilochée, pommes de terre en allumettes, œufs légèrement crémeux, oignons fondants et persil. On raconte qu’un certain Brás, tenancier de quartier, aurait popularisé cette formule astucieuse qui transforme des ingrédients modestes en pur régal. Elle incarne parfaitement le génie portugais pour sublimer la morue.
Pour la réussir chez soi, dessalez la morue 24 à 36 heures au frais en changeant l’eau. Faites rissoler oignons et ail dans une belle nappe d’huile d’olive, sautez les allumettes de pommes de terre à part, puis rassemblez le tout avec la morue effilée. Versez des œufs battus, retirez du feu juste avant la coagulation, parsemez d’olives noires. Servez aussitôt, encore moelleux, avec une salade simple.
La morue est un pilier culturel autant que culinaire. Les Portugais en consomment en moyenne 20 kg par personne chaque année. L’adage local parle de 365 recettes de bacalhau, preuve d’une inventivité qui ne s’épuise jamais. La bacalhau à brás se marie très bien avec un vinho verde vif ou un blanc du Douro.
Le caldo verde
Velouté de pommes de terre enrichi de fines lamelles de chou galicien et de rondelles de chouriço, le caldo verde réchauffe les soirées. Né dans le Minho, il a conquis tout le pays. On le sert souvent à la louche lors des fêtes de village et des saints populaires, quand les rues s’illuminent et que la musique appelle la danse. Sa chaleur sincère met tout le monde d’accord.
Pour une version maison, cuisez pomme de terre, oignon et ail dans un bouillon clair, mixez, puis ajoutez des rubans très fins de chou. Laissez frémir jusqu’à tendreté, glissez quelques rondelles de chouriço et un filet d’huile d’olive. C’est une spécialité portugaise idéale pour débuter un repas, légère mais pleine de caractère. Le pain de maïs broa fait un accompagnement parfait.
De nombreux autres plats méritent le détour. Si vous croisez ces noms sur une carte, foncez.
- Polvo à lagareiro, le poulpe confit à l’huile d’olive, ail et laurier.
- Cataplana de fruits de mer, cuisson en cloche cuivrée qui capture tous les parfums.
- Cozido à portuguesa, pot-au-feu généreux de viandes, légumes et boudins.
- Sardinhas assadas, sardines grillées au sel, emblème des fêtes d’été.
- Francesinha, sandwich gratiné de Porto nappé d’une sauce épicée.
Les desserts à découvrir

Le Portugal a le sucre tendre et l’œuf prodigue. Les couvents ont donné naissance à une lignée de douceurs qui misent sur les jaunes d’œufs, la cannelle et parfois l’amande. Les pâtisseries de quartier embaument le matin et rassemblent les gourmands autour d’un café serré. La simplicité des ingrédients laisse briller la texture et le parfum.
On retrouve partout cette alliance si réconfortante de crème, de pâte feuilletée, de meringue ou de génoise aérienne. La cannelle, héritage des routes maritimes, s’invite souvent sur le dessus, comme une signature. Un dessert réussi au Portugal n’écrase pas le repas, il prolonge la convivialité avec douceur.
Les pastéis de nata
Feuilletage croustillant, crème onctueuse et surface caramélisée encore tiède. Nés dans un monastère, ces petits flans ont été imaginés par des religieux au 19e siècle. Ils furent d’abord vendus pour financer la communauté, puis ont conquis les cafés et les comptoirs du pays. Croquez-les de préférence à peine sortis du four, avec une pincée de cannelle et de sucre glace.
À la maison, utilisez une pâte feuilletée bien beurrée, une crème pâtissière souple et une cuisson vive. Posez les moules près de la sole du four pour favoriser la caramélisation, sans dessécher l’intérieur. La régularité des fonds et la température élevée, autour de 250 °C, sont vos meilleurs alliés. Ce classique demeure une spécialité portugaise incontournable, simple et ultra gourmande.
D’autres douceurs s’imposent vite comme des habitudes. L’arroz doce, riz au lait citron et cannelle. Les ovos moles d’Aveiro, pâte d’œufs sucrée sous hostie fine. Le pão de ló, génoise moelleuse prête à absorber un café. Les queijadas de Sintra, petites tartelettes au fromage frais. Les travesseiros, coussins feuilletés aux amandes et à la crème. Autant de prétextes à prolonger la pause.
Conseils pour apprécier la gastronomie portugaise
Pour bien manger au Portugal, misez sur la simplicité des adresses. Les tascas, cantines de quartier, offrent souvent le meilleur rapport qualité-prix. Cherchez les ardoises du jour et les salles pleines de locaux. L’accueil est direct, les portions généreuses et les cuissons respectées. Une spécialité portugaise y coûte rarement cher, et l’assiette raconte la saison.
Osez les petiscos, petites assiettes à partager. Commandez une meia dose si vous voulez goûter plusieurs plats. Le couvert posé d’emblée, pain et olives, peut être facturé, refusez-le poliment si besoin. Côté boisson, une imperial de bière fraîche, un verde léger ou un rouge du Douro font un trio gagnant. Gardez de la place pour un café serré et un dessert, le moment préféré des habitués.